Place maintenant aux aventures birmanes, nous voilà arrivés au pays des mille temples !

C’est avec excitation que nous arrivons sur YANGON, ancienne capitale du Myanmar. Après deux vols, nous sommes un chouilla éreintés, notre taxi nous emmène dans le centre. Le trafic est assez impressionnant, peu de distance demandera beaucoup de temps. Une fois à pied dans les rues, il fait déjà nuit noire. On observe les passants, tout sourire, autour de nous. Les enfants vendent des colliers de fleurs de jasmin aux voitures qui passent, ça sent bon ! Ils sont beaux avec leur maquillage de thanaka sur la bouille (C’est une pâte cosmétique blanche utilisée pour se protéger du soleil). Ils s’inquiéteront vite de savoir où nous souhaitons aller et viennent à notre rencontre. Nous sommes ensuite accueillis par une amie, expatriée au Myanmar dans le cadre de ses études ! Elle nous emmène dans une soirée « Noël canadien » dans un vieux bowling un peu défraichi, bonne ambiance, on rencontre plusieurs de ses amis expatriés aussi. Monsieur tirera comme cadeau un sapin de Noël en peluche, ça nous rappelle que la fin d’année approche à grand pas…

C’est parti pour la visite de la ville. D’abord, nous nous dirigeons vers le lac Kandawgyi, lieu calme que nous baptiserons « le lac des amoureux » puisque nous croisons plusieurs couples main dans la main… Les gens sont radieux, ils ont pour beaucoup cette pâte de thanaka sur le visage. Les hommes portent leur longyi (vêtement traditionnel tel un sarong, attaché autour de la taille), les femmes aussi mais surmonté d’une ceinture noire et noué différemment. Ces vêtements ont été introduis par les immigrants du sud de l’Inde.
Nous parcourons les artères rectilignes du quartier Downtown, très animé et authentique. Des petits commerces sont installés ici et là, et on y trouve de tout ! Quincaillerie, bouquiniste, textile, alimentaire, imprimeur, etc. Certains sont en pleine partie d’échecs sur les trottoirs, d’autres proposent des sachets de maïs pour nourrir les nombreux pigeons de la ville. Nous irons jusqu’à la pagode Botataung, près du fleuve. Après avoir retiré nos chaussures et chaussettes, comme demandé à chaque fois avant d’entrer dans les lieux de prière, nous admirons la quiétude du site … qui contraste avec l’effervescence de la ville !

Nous remontons ensuite les rues vers le nord, en passant par la cathédrale Sainte Marie, les marchés de rue, le jardin Mahabandoola et son monument de l’indépendance, la pagode Sule, la cour de justice… et arrivons, juste avant le coucher du soleil, à la fameuse pagode Shwedagon. Un des lieux les plus sacré du bouddhisme au Myanmar. Monsieur aura le droit à son longyi, le short étant prohibé ! Un grand escalier nous mène à la terrasse principale du monument. Des vendeurs d’offrandes, de fleurs et d’encens y sont installés. L’énorme stupa centrale est recouverte de feuilles d’or (27 tonnes !), elle est haute de 100 mètres. Les voyageurs et nombreux locaux boudhistes se promènent doucement autour. Le crépuscule fait rougeoyer l’ensemble des stupas. Instant irréel et unique !
Le soir, en compagnie de nos amis, nous festoyons dans la nighteen street au rythme birman avec poisson grillé, fried rice et Myanmar beer.

Après Yangon, direction BAGO, une ville a environ deux heures de bus. Bordélique et animée particulièrement de par sa circulation dingue. Nous nous y rendons notamment pour ses temples remplis de trésors ! La traversée de la route principale s’avère périlleuse à chaque fois, avec tous les poids lourds, voitures, tuk-tuk, scooters, bus ! Un vrai melting-pot de véhicules ! Les gens sont toujours autant adorables et nous guident gentiment vers les sites à visiter (pagode Shewemawdaw, le palais Kanbawzthadi, le temple Shwethalyaung avec son immense Bouddha couché…). Notre préféré par son originalité : le monastère du serpent ! On y retrouve un énorme python, réincarnation d’un nat ou d’un moine, qui serait vieux de 125 ans ! Il trône sur un gros coussin et est couvert d’offrandes, principalement de billets. Nous arrivons en même temps qu’un tuk-tuk rempli d’enfants, vu auparavant, beaucoup de sourires et coucous échangés ! C’est donc tous ensemble que nous nous rendons dans le monastère. Finalement, pour les enfants, nous sommes autant une attraction que le serpent… Ils nous observent et semblent intrigués, puis osent quelques photographies ! Nous prenons également quelques clichés et rions beaucoup tous ensemble !

Depuis notre arrivée au Myanmar, nous observons les locaux mastiquer puis cracher quelque chose de rougeâtre à longueur de journée ! Nous découvrons qu’il s’agit de noix d’arec dans une feuille de bétel (appelé aussi Kun Ja), c’est en fait un stimulant. Les feuilles sont badigeonnées avec une sorte de chaux qui sert à libérer le stimulant des feuilles. Ils ajoutent du tabac fermenté dans de l’alcool de riz, des graines de cardamone, de la noix de coco séchée, du lait de coco, un clou de girofle et même de la mangue séchée. Puis, placent le tout dans une feuille de bétel. On aime observer leur façon de faire dans leurs minis stands, disséminés un peu partout dans les villes. Ils rigolent de nous voir intrigués, laissant apparaitre leurs sourires rouge sang !

Il est maintenant temps de remonter un peu plus au nord du pays, notre prochaine étape est la ville de KALAW. Elle est située dans la province de l’état Shan, dans une cuvette, entourée de collines verdoyantes. À notre arrivée, à 4h du matin par le bus, nous sommes saisis par un froid glacial ! C’est l’une des villes les plus fraiche du pays, nous sommes à 1 300 m d’altitude. Deux hommes nous attendent au terminus pour nous proposer des hébergements ; nous allons donc rapidement nous mettre au chaud dans notre duvet pour terminer la nuit.
Cette ville montagneuse est charmante. Les gens sont bien emmitouflés, munis de bonnets et doudounes. On rencontre une importante communauté d’indiens et de népalais (arrivés à l’époque pour travailler sur les routes et chemin de fer). Nous en faisons le tour en un après-midi. On goutera des spécialités Shan comme une soupe aux haricots et un poulet au curry bien épicé.
La nuit suivante, nous entendons gratter au mur… Une fois… Deux fois… Madame, des plus courageuse, réclamera une inspection minutieuse de la chambre pour pouvoir retrouver le sommeil ! C’est alors que Monsieur commence par le chapeau décoratif, fixé au dessus de la tête de lit. D’un bond en arrière, elle hurlera de le jeter dehors ! Pour monsieur, la surprise est totale en découvrant un crapaud jaune disgracieux, un peu pâlot.

C’est de Kalaw que nous débutons un trek de trois jours pour rejoindre le célèbre lac Inlé. Nous sommes un groupe de sept voyageurs (chouette mélange de nationalités : canadienne, suisse & polonaise) accompagné par notre guide Welington, originaire de la région. Nous quittons la petite ville montagneuse en passant par le marché où des femmes nous offrent des clémentines juteuses. Nous grimpons une pente un peu raide à travers la forêt, en prenant un peu d’altitude les perspectives sont de plus en plus incroyables ! Les points de vue seront grandioses durant ces trois jours… Et changeant ! Nous passons par des champs de piments où les récoltes sont en cours… Les agriculteurs sont beaux, adorables et souriants, munis de leur panier en osier en bandoulière ! Chacun marche à son rythme prenant le temps de savourer ces instants bucoliques. Il fait bon respirer le grand air et vivre en pleine conscience… ce que l’on apprend progressivement grâce à ce voyage. Ensuite, viennent à nouveau les forêts, les plaines, quelques rizières… Nous traversons des villages, rencontrons une ethnie nommée Pa O. Ils portent des turbans aux couleurs vives (souvent orange ou rouge) drapés sur la tête. Cela tranche avec leurs vêtements souvent foncés, couleur indigo. Nous dormirons la première nuit dans l’un de ses villages, ils nous ont gâté en nous préparant une pièce conviviale et douillette ! Un feu brûle dans la pièce pour la cuisine et pour nous réchauffer.

La nourriture est incroyablement bonne et variée, nous avons une multitude de coupelles devant nous comme un buffet : leurs fameux currys de viande ou de poisson, les bouillons de légumes dont eux seuls ont le secret, des salades d’avocats et tomates… Beaucoup de peanuts, d’arachides, d’ail et d’oignon agrémentent leurs plats. Et toujours le riz en accompagnement, on est bel et bien en Asie ! Pour la petite gourmandise en fin de repas, nous dégustons des petits morceaux de nougatine noix de sésame ou cacahouètes. Bref, une fois de plus, on ne mangera jamais aussi bien qu’en trek !

Le lendemain c’est reparti pour les fabuleux paysages (champs de moutarde, de cacahouètes, de blés… Pins, banians imposants et démesurés…) par une longue marche qui nous mènera jusqu’à un monastère en fin de journée. Il nous fait vaguement penser à un centre d’accueil pour enfants car de nombreux jeunes bonzes y vivent, accompagnés par quelques ainés. Déformation professionnel ? Il y a de nombreux chatons et chiens partout : cadeaux des passants birmans. L’atmosphère est apaisante de par son cadre magnifique sur les hauteurs. Tous semblent vivre harmonieusement. Le soir, on s’amuse d’observer les jeunes moines concentrés devant la télévision, leurs visages éclairés par l’écran dans l’obscurité.

Au matin, on entend les prières chantantes des moines. Petit-déjeuner typique : des sortes de crêpes salés avec préparation de potiron et piment en guise de confiture !  Le tout accompagné de salade de fruits et d’un bon thé comme on les aime ! Etant de grands fans de thé on se régale depuis le début de notre séjour asiatique
Le troisième jour, nous atteignons notre point d’arrivé : le lac Inlé. C’est par bateau que nous empruntons un de ses nombreux canaux étroits pour rejoindre l’immense lac…

À suivre ! 😉

Cette première partie de voyage nous a comblé du début à la fin ! Particulièrement grâce aux rencontres avec les birmans, tellement attachants et bienveillants… Mais aussi de belles rencontres avec d’autres voyageurs, la beauté des paysages variés, la nourriture… Bref, nous sommes pleinement sous le charme du pays ! Magic Myanmar !